Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/108

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vingt kilogs de viande chacun en plus —… et voici un autre troupeau… À quoi bon tirer ! Ce serait un meurtre inutile et peut-être que plus tard je serai heureux de le trouver sur ma route.

Marécages, marécages… Une nuée de mouches noue ; harcèle, affolées par l’odeur de la chair fraîche.

Montagne « Are ai you », Montagne « Good Morning »… et à la descente, dans une large éclaircie bordée par une rivière, deux rangées de dix cases proprettes, un bon soleil chaud, bien lavé, bien net, cinq femmes, noires à Madras, seules habitantes du village « La Grève », les hommes étant sur les chantiers.

On revit… Un coq chante quelque part.

Lundi 24 Octobre.

On me propose un canot ; prix de la location : six grammes d’or (pour un jour). Hier au soir, on m’a donné deux œufs et un peu de riz ; la vieille noire me demande quatre, trois puis deux grammes d’or… et je lui ai déjà donné ma part de pécari pour simplement en avoir un morceau à manger rôti… Je refuse et lui don ne du tabac. Ils n’en ont pas depuis un mois… c’est une veine pour moi.

Finalement, pour huit mille francs, les porteurs me proposent de se transformer en canotiers et de me conduire au village « Cambrouze » sur la crique Petit Inini.

Les femmes viennent encore me demander du tabac que je leur refuse car je suis las d’être rançonné, véritablement mis au pillage par ces gens qui ne voient dans le voyageur qu’un bon Samaritain, une sorte de dinde qu’ils pensent pouvoir plumer à leur aise…

À Bruxelles, l’illustre géographe Elisée Buclos, lors de la construction de la sphère terrestre au cent milliè-