Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/113

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— d’eau froide. Deux amandes pour une application sur la blessure, car c’est un remède externe agissant spontanément et qui, en application rapide, guérit sans fièvre ni douleur. La guérison, de toute manière, s’opère en deux jours. L’origine de cette plante est ignorée, mais ce sont les Indiens Oyampis qui la cultivaient et s’en servaient comme antivenimeux.

Quant à moi, je préfère mes ampoules de sérum de Butantan de 10 cc en injection intra-musculaire. La crique Petit Inini s’offre soudain à nous, large, majestueuse, écrasée sous un soleil lourd, reflété sur le miroir des eaux lissées par le courant. Puis le soleil décline rapidement, disparaît derrière les berges hautes. Il fait presque froid, sans transition. Après un rapide lestement passé, quelques cases sur une falaise, des canots amarrés, des noirs Boschs nous regardent arriver…

Cambrouze, où un négociant anglais m’offre une large hospitalité que je mets à profit pour me reposer des heures pénibles de navigation. Le repas est un festin arrosé de vin portugais, abondant en gibier et poisson…

Trop arrosé et abondant peut-être, car, si la nuit est excellente, le réveil est bilieux et une crise de foie m’oblige à passer la journée à Cambrouze.

Mardi 25 Octobre.

Le village Bosch est composé d’une vingtaine de paillottes fichées sans ordre sur un terrain découvert et bosselé.

Je traite quelques rhumatisants et presque tout le village vient se faire panser, masser, soit par soin, soit par curiosité. Me voici transformé en toubib, prenant