Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/112

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Les piroguiers toujours dans l’eau, j’approche la pirogue d’un tronc, grimpe dans l’embarcation, saisis vigoureusement par la toute extrémité de sa queue le serpent agouti, ayant dans l’autre main un machette et prêt à toute éventualité. ·Rien ne se passe. J’ai la désagréable impression de la quel. Je autour de ma main, puis le long corps glisse et se love au fond de la casserole que je recouvre de son couvercle lesté d’une grosse pierre.

Nous voici tranquilles, mais il faut palabrer longuement avec les piroguiers pour les décider à grimper dans le canot. Ayant omis d’apporter leur fiole de « remède serpent » ils ne sont pas rassurés.

— Mauvais, patron, mauvais…

Je savais le reptile venimeux et c’est pour cette raison que je tenais à le conserver pour l’expédier en France dès que possible, ce que je ferai de Maripasoula.

Les « remèdes serpents » créoles ne sont pas compliqués, quoique leur formule demeure mystérieuse : c’est essentiellement une macération de têtes de reptiles divers, d’herbes de la forêt, dans du tafia.

Le remède se boit et l’on assure ses résultats certains. Autre remède comme la liane Coumana, de la grosseur d’un bras, avec des gousses en forme de croissant fermé, larges de deux doigts, renfermant des haricots marron clair assez petits. Une autre variété appelée « grand coumana » a des gousses droites, longues de dix-sept à vingt centimètres, larges de cinq, avec des haricots rouges carmin plus volumineux que les précédents.

Le petit coumana est pour les petits serpents, le gros pour les gros. On retire la peau du haricot qui est peu épaisse, on rape l’amande dans un peu — très peu