Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/120

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Et ces noirs vivant librement, tolérant notre reconnaissance mais n’étant assujettis à aucune loi, n’en font qu’à leur fantaisie.

Fort heureusement, il reste les Hollandais et c’est chez eux que l’on va se ravitailler à la condition de payer en florins.

L’unique fonctionnaire français de la rivière, le gendarme de Maripasoula, comme ses collègues des autres rivières, est ravitaillé par un trust guyanais, le roi du marché qui impose ses prix et ravitaille l’intérieur, y règne en roi absolu, incontesté et inattaquable. L’administration tout entière est esclave de ce trust qui reçoit les soldes, envoie les vivres, verse le reliquat de fin de mois., prêt, argent, canot, essence, car l’administration trop pauvre étant ainsi tributaire d’une société puissante est véritablement esclave de celle-ci qui est intouchable…

Benzdorf a aussi une station de radio émettrice et réceptrice : c’est de là que l’on expédie ses télégrammes à Cayenne.

À Wacapou, les maisons sont des carbets sur pilotis, car aux hautes eaux le village est noyé et l’on va d’une maison à l’autre en pirogue. Quand Benzdorf est noyé, ses habitants se réfugient sur les hauteurs de l’Aoua, petit village tout proche.

C’est bientôt la Toussaint et les commerçants, des Arabes en majorité, vendent des bougies pour illuminer à cette occasion les tombes du cimetière situé au cœur du village, sans enclos, bouleversé et où les cochons venaient renifler les cadavres enfouis.

Et c’est le retour à Maripasoula, poste après une courte halte ·à Maripasoula-village, chez Abdullah, commerçant entretenant deux femmes, ayant fini de purger