Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/145

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Lundi 21 Novembre 1949.

Après avoir vidé et calfaté, de nouveau le canot, je prends le départ. Le temps est incertain mais je vais bonne allure. À la traversée d’un petit rapide, halant la pirogue, je ressens une violente décharge électrique à la jambe. Un gymnote probablement ; je pensais qu’ils ne fréquentaient que les eaux calmes et noires encombrées de racines. Ça m’a saisi sans plus, aucune douleur et la décharge ne s’est pas répétée. Trois sauts assez raides mettent mes bras à rude épreuve.

Courbature, léger cafard… Vers le soir je fais halte près d’un saut, — vestiges de camp de mineurs — Dachin et manioc en terre, arbres abattus, deux carbets rudimentaires. Je décharge les bagages qui suent l’humidité — Riz et haricots moisis sont à peu près immangeables. Sur un arbre proche de petits singes criaillent ; des iguanes, sur la berge, plongent de très haut. Le moral est bon, la fatigue apaisée. — Douleur au genou qui a butté sur une roche et qui enfle. — Je suis plein d’une sorte d’insouciance et de fatalisme. La nuit est longue à venir. Je répare un panier pour la pêche au ressort à l’arc fort ingénieux. — Léger accès de fièvre, suis fébrile, nerveux à la nuit. — Hâte certaine d’arriver — Boby souffre des yeux à cause de la réverbération constante à laquelle il est exposé ; je le soigne. — Un arbre s’écroule tout près. — J’entends le fracas du saut.

Mardi 22 Novembre.

Quatre canots Boschs en vue. Ce sont des pêcheurs en route pour la grande et la petite Ouaqui. Nous naviguons de conserve quelques instants, puis, naviguant au