Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/146

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Takari, ils me dépassent rapidement et disparaissent. La rivière me semble plus vide que d’habitude. Rapides sur rapides. L’embarcation fait eau de tous les côtés. Je suis las d’écoper sans arrêt. Alourdie, elle est difficile à diriger et plusieurs fois je me trouve pris de court et heurte violemment des roches à fleur d’eau, un coup de pagaie n’ayant guère d’effet. — Fatigue, découragement.

À midi, j’attaque le saut Macaque formant un « V » assez impressionnant. Dénivellation de 7 à 8 mètres ; peu d’eau, difficile à passer. Mon pied, coincé entre deux roches, enfle terriblement et devient douloureux. Naturellement, il heurte chaque fois de nouveaux obstacles et chaque fois, je crie.

Après Saut Macaque, presque immédiatement, Saut Ballinon, très long et très large (Note erreur H… qui marquait grande distance entre ces deux sauts) et enfin le Tourca, avec la grande et la petite Ouaqui. Je prends, à gauche, la petite, très rétrécie. Rapides à chaque instant, assez raides et difficiles à franchir à la pagaie.

Je retrouve deux canots Boschs qui carbettent sur une plage étroite — Me joins à eux —. J’ai tué un iguane, nous le mangeons ensemble avec du couac — Lassitude — énervement — crique S.E. — 5 h. — 35 ° à l’ombre — 25 m. altitude.

Mercredi 23 Novembre.

Fièvre, journée pénible — Crique serpente dans marécages qui l’envahissent complètement — Un tigre sur la berge me regarde passer, superbe, énorme. Je tire, il fuit avec un bond prodigieux. Quelle bête !