Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/181

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Les Boschs se hâtent maintenant car ils ont un dépôt de vivres à cinq jours d’ici et veulent l’atteindre rapidement.

— Mais ou, quoi manger dans bois ?

— Gibier.

— Ça qu’a pas être mangé !

Jeudi 12 Décembre.

Continue stovarsol 4 X 0, 25 XI — Amélioration légère mais faiblesse extrême. Départ tôt du camp — mal dormi froid — insomnie — Journée pénible — Pirogues ensablées à traîner sur des centaines de mètres. À seize heures, arrive fourca, où pour la dernière fois vu la piste Cottin. Nous arrêtons là.

Nos adieux sont tristes.

— Meilleur ou ka vini Maroni…

Je suis seul. Boby, inquiet, rôde dans les bois.

Première nuit du raid Ouaqui-Tarnouri — Installe le hamac — En fait de vivres, un poisson boucané et une raie harponnée tout à l’heure. Je fais bouillir la raie. Je suis un peu groggy, faible, mais impatient de prendre le départ. La dysenterie reprend du poil de la bête. Je trouve un carapa, retire l’écorce et bois force infusions — Rangé bagages — Vu faiblesse, fais deux paquets, pensant faire deux voyages — Avançant plus faiblement peut-être mais, vu ma faiblesse, impossible faire autrement. Je pense arriver au Tamouri dans dix jours, si Dieu veut !

Mes premiers dix jours de grande forêt, seul, sans vivres. L’expérience morale et physique me passionne. Tiendrai-je le coup ? Je suis avide de noter mes sensations journalières.