Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/211

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Finalement, le couata ayant perdu sa fourrure, qui est fort belle, avec, il est vrai, quelques bribes de chair rouge, je le vide et le découpe.

Ça sent fort, le singe ! Les abats sont mis dans la casserole pour faire la soupe et la queue à rôtir pour ce soir. Le reste est mis à boucaner. Il y en a bien pour deux jours.

Je couvre le boucan, je prends un bain, n’ayant pas une seconde casserole pour prendre une douche. Après avoir préparé tout un tas de quartier de bois sec et de bois vert afin d’entretenir le boucan cette nuit. Je me sens en pleine forme, trouvant merveilleuse l’aventure. Mais lorsqu’après air merveilleusement soupé de cette viande, exquise, au fumet délicat, mais plutôt coriace, je me couche ; je sens alors une fatigue telle que j’ai la paresse de bourrer ma pipe, de tirer la couverture et de boucler la moustiquaire. Il me semble être groggy. Près du boucan, Boby est repus et dort. C’est déjà la nuit, je ne veux ni penser, ni rêver, je suis repus, content, je veux dormir.

Et voici la pluie, vieille compagne de mes nuits qui, aujourd’hui, se manifeste avec une violence inouïe. C’est le bruit de manifestation habituelle aux soirs d’orages qui remplit la forêt : la foule en marche plane sur la fort et le vent siffle fort tout là-haut sur les cimes. Le boucan, bien couvert par les feuilles de « palou », ranimé par la tempête, luit joyeusement dans l’obscurité, éclairant de brefs reflets les feuilles humides alentour.

Le hamac fait eau de toutes les coutures, davantage qu’à l’ordinaire, mais un doux optimisme m’envahit.

Point noir au tableau, voulant faire quelques photos du couata, je me suis aperçu du mauvais fonctionnement du rideau de mon appareil qui se montre capri-