Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/225

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Découvrant des graines rouges grignotées par les singes, je les grignote à mon tour… Las ! il y a surtout les noyaux. — Faim atroce… rien tué. Rien à tuer — couche au bas d’une haute montagne. — Soif… il n’y a pas d’eau, mais par la force aller plus loin.

Vendredi 30 Décembre.

Oh ! Tamouri… quand arriverai-je sur tes rives ! Maintenant je marche pieds nus… plus d’espadrilles. Oh ! douleur… cheville très enflée.

Un lézard vert, à la tête jaune et rouge, se trouvant somnolant sur mon passage, d’un coup de sabre je le coupe en deux. C’est toujours ça pour ce soir. En arrivant, à la nuit, je n’ai que la force de tendre le hamac et faire griller le lézard… deux bouchées ! Oh ! quelle faim…

Samedi 31 Décembre.

Dans la nuit j’ai cru entendre, la sourde rumeur d’une chute… Le matin, une sorte de pressentiment me fait forcer l’allure et, vers midi, enfin le Tamouri ! La jonction est faite. Ouf ! quelle joie. Il y a quatre carbets démantibulés sur le bord de la rivière et tout près de la chute dont j’entendais cette nuit la rumeur. Je m’installe, me délasse. Maintenant, il faut manger avant tout pour avoir la force de construire le radeau.