Page:Maufrais Aventures en Guyane 1952.djvu/228

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canon — Pas la force — Si demain je ne mange pas, ce sera la fin car je ne pourrai même plus chasser.

Lundi 2 Janvier.

J’ai tué un petit lézard terrier. Je pêche sans résultat, de nouveau. La crique n’est infestée que de « yayas », poissons minuscules que j’essaie d’attraper durant des heures au bout du fil, sans y parvenir. Nausée, vertiges.

Mardi 9 Janvier.

Réunissant toutes mes forces, parti à la chasse. Une bande de « marailles » s’envole à quinze mètres, je les poursuis vainement. La carabine tremble dans ma main et je ne peux regarder les hautes branches. Boby devient méchant, il souffre. Ma cheville est enflée. J’ai mal.

Le soir, j’ai tué Boby. J’ai eu la force de le dépecer, de faire du feu. J’ai mangé et puis j’ai été malade car mon estomac resserré me cause une digestion douloureuse. Soudain, je me suis senti si seul que j’ai réalisé ce que je venais de faire et je me suis mis à pleurer, plein de rage et de dégoût.

Mercredi 4 Janvier.

Je me suis attelé à la construction du radeau. J’ai réussi à abattre un gros bois canon. Hélas, malgré l’orientation de ma coupe en champ découvert, il s’est abattu en plein bois et la cime, prisonnière d’autres cimes et de lianes, me nargue. Il me faudrait abattre dix arbres pour le coucher. J’ai mis deux heures pour abattre celui-ci, avec peine… et je le perds. J’essaie de récupérer. Quoique ma faim