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CHAPITRE II

Lundi 26 Septembre.

Le départ était fixé à 5 heures du matin à bord du « St-Laurent ». Boby s’est embarqué vaillamment, sans comprendre (heureusement) vers quelles longues pistes je l’entraînais. Brave cabot ! pas bien joli, ni bien méchant, ni bien malin, mais c’est mon chien, un copain, et je m’y suis déjà attaché.

— Hein Boby ! tu vas en voir du pays ! (il pleurniche sans arrêt).

À 5 heures, les gens dorment encore. Quelques amis sont là, fidèles. J’ai la larme à l’œil.

Départ à l’aube ; c’est poignant, ma gorge s’est serrée, j’ai eu peur de montrer mon émotion. Joie ? Peur ? Je ne saurais dire. Je pars, c’est tout et c’est l’aboutissement de quatorze mois de bagarre avec la vie de tous les jours qui m’entravait chaque fois davantage.

Vendu tout le linge, les caissettes étanches et isothermiques auxquelles je tenais tant.