Page:Maupassant – Chronique, paru dans Le Gaulois, 14 avril 1884.djvu/16

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Quelques jours plus tard, on lui rapporta son enfant agonisant, tordu par d’affreuses douleurs. Il mourut après avoir balbutié que le sorcier, l’ayant rencontré dans la rue, lui avait fait manger des dragées.

L’homme fut arrêté. Il avoua son crime avec assurance, avec orgueil.

— Oui, dit-il, je l’ai empoisonné. Il m’appartenait puisque je l’avais sauvé. Que peut-on me reprocher ? La mère n’a pas tenu sa promesse : alors j’ai défait ce que j’avais fait, je lui ai repris la vie de son enfant qu’elle me devait. C’était mon droit.

On tenta de lui faire comprendre quelle action horrible, monstrueuse, il avait commise.