Page:Maupassant - Œuvres posthumes, II, OC, Conard, 1910.djvu/174

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député d'un arrondissement de la Touraine où il possédait une demeure magnifique, la laissait fort libre et s'occupait presque exclusivement de recherches historiques.

Il avait reçu déjà deux prix de l'Académie française. Sa bibliothèque de manuscrits était citée dans le monde savant de l'Europe entière.

La princesse demandait à Mariolle:

- Venez-vous pour des douleurs?

- Non, princesse.

- C'est donc pour vous amuser?

- Mais oui, tout simplement.

- Cela vaut mieux. Alors, voulez-vous faire une excursion avec nous, demain, à la Chambotte?

- Avec bonheur.

- Eh bien! rendez-vous à dix heures, après la cure, devant l'Hôtel des Souverains.

Il remercia, ravi de cette invitation qui le faisait entrer plus intimement dans un monde où il n'avait fait encore que pénétrer.

La petite marquise Epilati, puis la grande lady Wormsbury, une professional beauty, qui rôdaient autour des tables de jeu, risquant quelques louis de temps en temps par la main d'un ami, se rapprochèrent et s'assirent. Alors elles s'occupèrent toutes ensemble du public qui grouillait autour d'elles, des filles principalement. Les hommes nommaient, donnaient des détails à mi-voix, chuchotaient des particularités scabreuses. Une histoire de Rosalie Durdent les amusa beaucoup, et la dernière aventure de l'ainée des soeurs Delabarbe, arrivée la veille au soir dans l'hôtel, parut vraiment un peu vive, bien que le comte de Lucette l'eût admirablement contée.

Mais la princesse, qui songeait à sa santé, dit tout à coup: