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Page:Maupassant - Au soleil, OC, Conard, 1908.djvu/210

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voulus savoir s’il pensait rester longtemps encore dans cette retraite ; il l’ignorait, indifférent d’ailleurs à l’avenir, pris tout entier par ses croyances idéales, élargissant ses études, voyant le monde de plus loin et le jugeant de plus haut dans un ardent amour de la vérité et une grande haine pour toute hypocrisie ; puis il ajouta :

— Je partirai sans doute plus tôt que nous le croyons tous les deux, car nous allons assurément être chassés avant peu de jours.

Et c’est ainsi que j’appris la chute du Ministère Freycinet.

Le soir venait ; le soleil, plus rouge, s’abaissait vers la mer d’un bleu plus sombre. Toute une vallée à gauche était remplie par l’ombre d’un mont ; les grillons sonores des pays chauds commençaient à jeter leur cri. Le P. Didon, depuis quelques instants, levait les yeux vers la haute montagne surmontée d’une croix.

— Voulez-vous venir avec moi là-haut, dit-il.

Je le remerciai, car il me fallait gagner Calvi ; mais je lui demandai :

— Est-ce que vous allez grimper là ?

Il me répondit :