Page:Maupassant - Au soleil, OC, Conard, 1908.djvu/234

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Santo-Riccio, qui l'attendait à la jonction des deux routes, apprit immédiatement son arrestation et il courut chez un partisan de Bonaparte, nommé Vizzavona, qu'il savait capable de l'aider et dont la demeure était voisine de la maison Morelli, où Napoléon allait être enfermé.

Santo-Riccio avait compris l'extrême gravité de cette situation : "Si nous ne parvenons à le sauver tout de suite, dit-il, il est perdu. Peut-être sera-t-il mort avant deux heures." Alors Vizzavona s'en fut trouver les Morelli, les sonda habilement, et comme ils dissimulaient leurs intentions véritables, il les amena, à force d'adresse et d'éloquence, à permettre que le jeune homme vint chez lui prendre quelque nourriture pendant qu'ils garderaient sa maison.

Eux, pour mieux cacher leurs projets, sans doute, y consentirent, et leur chef, le seul qui connût les volontés du général, leur confiant la surveillance des lieux, rentra chez lui pour faire ses préparatifs de départ. Ce fut cette absence qui sauva quelques minutes plus tard la vie du prisonnier. Cependant, Santo-Riccio, avec le dévouement naturel des Corses, un prodigieux sang-froid et un