Page:Maupassant - Au soleil, OC, Conard, 1908.djvu/235

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intrépide courage, préparait la délivrance de son compagnon. Il s'adjoignit deux jeunes gens braves et fidèles comme lui ; puis, les ayant secrètement conduits dans un jardin attenant à la maison Vizzavona et cachés derrière un mur, il se présenta tranquillement aux Morelli, et demanda la permission de faire ses adieux à Napoléon, puisqu'ils devaient l'emmener On lui accorda cette faveur, et dès qu'il fut en présence de Bonaparte et de Vizzavona, il développa ses projets, hâtant la fuite, le moindre retard pouvant être fatal au jeune homme. Tous les trois alors pénétrèrent dans l'écurie et, sur la porte, Vizzavona, les larmes aux yeux, embrassa son hôte et lui dit : "Que Dieu vous sauve, mon pauvre enfant, lui seul le peut !"

En rampant, Napoléon et Santo-Riccio rejoignirent les deux jeunes gens embusqués auprès du mur, puis, prenant leur élan, tous les trois s'enfuirent à toutes jambes vers une fontaine voisine cachée dans les arbres. Mais il fallait passer sous les yeux des Morelli, qui, les apercevant, se lancèrent à leur poursuite en jetant de grands cris.

Or le chef Morelli, rentré dans sa demeure,