— Et Joséphine va bien ?
— Oui, oui, merci, vous la verrez tout à l’heure.
— Où est-elle donc ?
— Elle fait quelques visites ; nous avons beaucoup de relations ici ; c’est une ville très comme il faut.
— Je m’en doute.
Mais la porte s’ouvrit. Mme Padoie apparut. Elle alla vers son frère sans empressement, lui tendit la joue et demanda :
— Il y a longtemps que tu es ici ?
— Non, à peine une demi-heure.
— Ah ! je croyais que le train aurait du retard. Si tu veux venir dans le salon.
Ils passèrent dans la pièce voisine, laissant Padoie à ses chiffres et à ses contribuables.
Dès qu’ils furent seuls :
— J’en ai appris de belles sur ton compte, dit-elle.
— Quoi donc ?
— Il paraît que tu te conduis comme un polisson, que tu te grises, que tu fais des dettes.
Il eut l’air très étonné.
— Moi ! Jamais de la vie.
— Oh ! ne nie pas, je le sais.
Il essaya encore de se défendre, mais elle lui ferma la bouche par une semonce si violente qu’il dut se taire.
Puis elle reprit :
— Nous dînons à six heures, tu es libre jusqu’au dîner. Je ne puis te tenir compagnie parce que j’ai pas mal de choses à faire.
Resté seul, il hésita entre dormir ou se promener. Il