Page:Maupassant - Chronique, paru dans Le Gaulois, 2 mai 1882.djvu/11

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Je t’aimerai tant que la fleur bénie
S’épanouira pour orner ton séjour,

Tant qu’au printemps la terre rajeunie
Dit à l’oiseau : « Reviens chanter l’amour. »
Je t’aimerai tant que la blanche étoile
Viendra, le soir, veiller sur ton sommeil,
Tant que, des nuits perçant le sombre voile,
Le jour viendra sourire à ton réveil.
Je t’aimerai, même si l’inconstance
Te rend parjure, ingrate, à nos amours ;
Malgré l’oubli, mon cœur, sans espérance
Dans sa douleur, pour toi battra toujours.

On peut être un fort galant homme et un fort mauvais poète ; mais alors pourquoi montrer plus de prétentions que M. Jourdain ?

« Belle duchesse, vos beaux yeux me font mourir d’amour », aurait écrit sim-