— Et la comtesse, demanda Bertin, comment va-t-elle ?
— Oh ! pas très bien. Elle a été très touchée, très affectée, et elle se remet trop lentement. J’avoue même qu’elle m’inquiète un peu.
— Mais pourquoi ne revient-elle pas ?
— Je n’en sais rien. Il m’a été impossible de la décider à rentrer ici.
— Que fait-elle tout le jour ?
— Mon Dieu, elle pleure, elle pense à sa mère. Ça n’est pas bon pour elle. Je voudrais bien qu’elle se décidât à changer d’air, à quitter l’endroit où ça s’est passé, vous comprenez ?
— Et Annette ?
— Oh ! elle, une fleur épanouie !
Olivier eut un sourire de joie. Il demanda encore :
— A-t-elle eu beaucoup de chagrin ?
— Oui, beaucoup, beaucoup, mais vous savez, du chagrin de dix-huit ans, ça ne tient pas.
Après un silence, Guilleroy reprit :
— Où allons-nous dîner, mon cher ? J’ai bien besoin de me dégourdir, moi, d’entendre du bruit et de voir du mouvement.
— Mais, en cette saison, il me semble que le café des Ambassadeurs est indiqué.
Et ils s’en allèrent, en se tenant par le bras, vers les Champs-Élysées. Guilleroy, agité par cet éveil des Parisiens qui rentrent et pour qui la ville, après