Page:Maupassant - Jour de fête (extrait de Gil Blas, édition du 1886-07-20).djvu/9

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sais au moins personne en cette ville.

Je couchai dans un hôtel. Des coups de canon me réveillèrent dès l’aurore. Sous prétexte de célébrer la liberté, on trouble le sommeil des gens, quelle que soit leur opinion. Des gamins répondirent à l’artillerie officielle en faisant éclater des pétards dans la rue. Il fallut me lever.

Je sortis. La ville était en gaieté, déjà. Les bourgeois venaient sur leurs portes et regardaient les drapeaux d’un air heureux. On riait, on s’était levé pour la fête, enfin !

Le peuple était en fête ! Pourquoi ? Le savait-il ? Non. On lui avait annoncé qu’il serait en fête… il était en fête, ce