Page:Maupassant - L'adultère (extrait de Le Gaulois, édition du 1882-01-23).djvu/8

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vait se défendre, aux premières heures, d’une sorte de reconnaissance pour cette jeune femme, encore à demi vêtue de ses voiles de jeune fille, qui lui révélait dans le mariage la nouveauté d’un plaisir pudique, d’une volupté émue, fraîche, inconnue, délicieuse. Cependant, les tendresses, jusque-là refoulées, s’agitaient et tressaillaient dans la jeune femme…

» Mais quand toutes les distractions des premières semaines du mariage, présentations, visites, petits voyages, arrangements de la vie, de l’habitation, de l’avenir, étaient à leur fin ; quand le ménage revenait à lui-même, et que le mari, retombant sur sa femme, se trouvait en face d’une espèce de passion, il arrivait qu’il se trouvait tout à coup fort effrayé…

» Un peu honteux, et tout cela l’échauffant, il tâchait cependant d’être poli avec ce grand amour de sa petite femme ; et à ses plaintes il répondait avec une ironie câline et une indifférence apitoyée, prenant le ton dont on use avec