donnant sur de petites rues. Quand un homme ou une femme se présente, on commence à l’interroger ; puis on lui offre un secours, de l’aide, des protections. Si le client accepte, on fait une enquête et souvent nous en avons sauvé.
— Où trouvez-vous l’argent ?
— Nous en avons beaucoup. La cotisation des membres est fort élevée. Puis il est de bon ton de donner à l’œuvre. Les noms de tous les donateurs sont imprimés dans le Figaro. Or tout suicide d’homme riche coûte mille francs. Et ils meurent à la pose. Ceux des pauvres sont gratuits.
— Comment reconnaissez-vous les pauvres ?
— Oh ! oh ! monsieur, on les devine ! Et puis ils doivent apporter un certificat d’indigents du commissaire de police de leur quartier. Si vous saviez comme c’est sinistre, leur entrée ! J’ai visité une fois seulement cette partie de notre établissement, je n’y retournerai jamais. Comme local, c’est aussi bien qu’ici, presque aussi riche et confortable ; mais eux… Eux !!! Si vous les voyiez arriver, les vieux en guenilles qui viennent mourir ; des gens qui crèvent de misère depuis des