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Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/128

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révérence, tandis que le père ôtait sa casquette en murmurant : « J’vous la souhaite à vot’désir. » Puis sans s’attarder on grimpa dans la carriole, les deux femmes au fond sur des chaises qui les faisaient sauter en l’air à chaque cahot de la route, et les deux hommes par devant, sur la banquette.

Personne ne parlait. Antoine inquiet sifflotait un air de caserne, le père fouettait le bidet, et la mère regardait de coin, en glissant des coups d’œil de fouine, la négresse dont le front et les pommettes reluisaient sous le soleil comme des chaussures bien cirées.

Voulant rompre la glace, Antoine se retourna.

— Eh bien, dit-il, on ne cause pas ?

— Faut le temps, répondit la vieille.

Il reprit :