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Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/129

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— Allons, raconte à la p’tite l’histoire des huit œufs de ta poule.

C’était une farce célèbre dans la famille. Mais comme la mère se taisait toujours, paralysée par l’émotion, il prit lui-même la parole et narra, en riant beaucoup, cette mémorable aventure. Le père, qui la savait par cœur, se dérida aux premiers mots ; sa femme bientôt suivit l’exemple, et la négresse elle-même, au passage le plus drôle, partit tout à coup d’un tel rire, d’un rire si bruyant, roulant, torrentiel, que le cheval excité fit un petit temps de galop.

La connaissance était faite. On causa.

À peine arrivés, quand tout le monde fut descendu, après qu’il eut conduit sa bonne amie dans la chambre pour ôter sa robe qu’elle aurait pu tacher en faisant un bon plat de sa façon destiné à prendre les