d’autrefois, des galanteries passées et des élégances légères où s’exerçaient nos aïeules.
Dans un petit salon Louis XV, dont les murs sont couverts de bergers marivaudant avec des bergères, de belles dames en panier et des messieurs galants et frisés, une toute vieille femme, qui semble morte aussitôt qu’elle ne remue plus, est presque couchée dans un grand fauteuil et laisse pendre de chaque côté ses mains osseuses de momie. Son regard voile se perd au loin par la campagne comme pour suivre à travers le parc des visions de sa jeunesse.
Un souffle d’air, parfois, arrive par la fenêtre ouverte, apporte des senteurs d’herbe et des parfums de fleurs, il fait voltiger ses cheveux blancs autour de son front ridé et des souvenirs vieux dans son cœur.
À ses côtés, sur un tabouret de velours, une jeune fille, aux longs cheveux blonds tressés sur le dos, brode un ornement d’autel.
Elle a des yeux rêveurs, et, pendant que travaillent ses doigts agiles, on voit qu’elle songe.
Mais l’aïeule a tourné la tête.
— Berthe, dit-elle, lis-moi donc un peu les gazettes, afin que je sache encore quelquefois ce qui se passe en ce monde. La jeune fille prit un journal et le parcourut du regard :