Page:Maupassant - La Maison Tellier.djvu/85

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jeune, vingt ans peut-être. Je lui fis des compliments qu’elle accepta fort bien. Puis, comme l’heure passait, je lui proposai de la reconduire chez elle avec une voiture. Elle accepta ; et, dans le fiacre, nous restâmes tellement l’un contre l’autre, épaule contre épaule, que nos chaleurs se mêlaient à travers les vêtements, ce qui est bien la chose la plus troublante du monde.

Quand la voiture fut arrêtée à sa maison, elle murmura : « Je me sens incapable de monter seule mon escalier, car je demeure au quatrième. Vous avez été si bon, voulez-vous encore me donner le bras jusqu’à mon logis ? »

Je m’empressai d’accepter. Elle monta lentement, en soufflant beaucoup. Puis, devant sa porte, elle ajouta :

— Entrez donc quelques instants pour que je puisse vous remercier.

Et j’entrai, parbleu.

C’était modeste, même un peu pauvre, mais simple et bien arrangé chez elle.

Nous nous assîmes côte à côte sur un petit