Page:Maupassant - La Vie errante.djvu/87

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en découvrir un qui lui semble sûr du chemin, s’adresse, sans nous prévenir, au chef de la police.

Et bientôt un agent, dont nous ignorons la profession, commence à gravir avec nous la montagne.

Mais il hésite lui-même et s’adjoint, en route, un compagnon, nouveau guide qui conduira le premier. Puis, tous deux demandent des indications aux paysans rencontrés, aux femmes qui passent en poussant un âne devant elles. Un curé conseille enfin d’aller droit devant nous. Et nous grimpons, suivis de nos conducteurs.

Le chemin devient presque impraticable. Il faut escalader des rochers, s’enlever à la force des poignets. Et cela dure longtemps. Un soleil ardent, un soleil d’Orient nous tombe d’aplomb sur la tête.

Nous atteignons enfin le faite, au milieu d’un surprenant et superbe chaos de pierres énormes qui sortent du sol, grises, chauves, rondes ou pointues, et emprisonnent le château sauvage et délabré dans une étrange armée de rocs s’étendant au loin, de tous les côtés, autour des murs.

La vue, de ce sommet, est une des plus saisissantes qu’on puisse trouver. Tout autour du