Page:Maupassant - Le Duel, paru dans Gil Blas, 8 décembre 1881.djvu/10

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de manger bien des heures tous les jours, des heures perdues pour l’esprit.

L’escrime a encore un autre point faible : celui d’établir une disproportion de chances entre le bretteur désœuvré qui cherche querelle à tout propos, et l’honnête homme à qui le temps manque pour s’exercer aux armes, et qui se trouve à sa première affaire insulté et embroché sans savoir pourquoi ni comment.

Si l’escrime n’était qu’un exercice comme l’équitation, le trapèze ou la natation, il serait sans rival, car il demande de la force, de la grâce, une patiente étude, une infinie souplesse et autant de rapidité dans la pensée que dans la main.

Quant à moi, malgré le séduisant plaidoyer de mon confrère le baron de Vaux en faveur de l’art qu’il adore, et malgré l’intérêt de cette galerie écrite : Les Hommes d’Épée, dont on a déjà parlé ici, je