Page:Maupassant - Le Horla, OC, Conard, 1909.djvu/112

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connus aussitôt le premier pour un pasteur protestant.

Le second était le concierge de la maison qui, appartenant au culte réformé, nous avait suivis, avait vu notre défaite, et avait couru chercher son prêtre à lui, dans l’espoir d’un meilleur sort.

Mon oncle semblait fou de rage ! Si la vue du prêtre catholique, du prêtre de ses ancêtres, avait irrité le marquis de Fumerol devenu libre penseur, l’aspect du ministre de son portier le mettait tout à fait hors de lui.

Je saisis par les bras les deux hommes et je les jetai dehors si brusquement qu’ils s’embrassèrent avec violence deux fois de suite, au passage des deux portes qui conduisaient à l’escalier.

Puis je disparus à mon tour et je rentrai clans la cuisine, notre quartier général, afin de prendre conseil de ma mère et de l’abbé.

Mais Mélanie, effarée, rentra en gémissant. « Il meurt... il meurt... venez vite... il meurt... »

Ma mère s’élança. Mon oncle était tombé par terre, tout au long sur le parquet, et il ne remuait plus. Je crois bien qu’il était déjà mort.

Maman fut superbe à cet instant-là. Elle marcha droit sur les deux filles agenouillées