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CRI D’ALARME

Je suis parti de loin pour en venir au fait particulier qui m’intéresse.

J’ai une maîtresse, une femme mariée. Comme beaucoup d’autres, je m’imaginais bien entendu être tombé sur une exception, sur une petite femme malheureuse, trompant pour la première fois son mari. Je lui avait fait, ou plutôt je croyais lui avoir fait longtemps la cour, l’avoir vaincue à force de soins et d’amour, avoir triomphé à force de persévérance. J’avais employé en effet mille précautions, mille adresses, mille lenteurs délicates pour arriver à la conquérir.

Or voici ce qui m’est arrivé la semaine dernière.

Son mari étant absent pour quelques jours, elle me demanda de venir dîner chez moi, en garçon, servie par moi pour éviter même la présence d’un domestique. Elle avait une idée fixe qui la poursuivait depuis quatre ou cinq mois, elle voulait se griser, mais se griser tout à fait sans rien craindre, sans avoir à rentrer, à parler à sa femme de chambre, à marcher devant témoins. Souvent elle avait obtenu ce qu’elle appelait un « trouble gai » sans aller plus loin, et