Page:Maupassant - Le Rosier de Madame Husson, OC, Conard, 1909.djvu/242

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
230
LA FENÊTRE.

dame est faite tout comme moi. Puis elle s’enfuit.

J’étais joué.

Cette fois, je me trouvai ridicule et je résolus de me venger au moins de cette bonne impertinente.

Une heure plus tard, j’entrai avec précaution dans la petite chambre, d’où elle m’écoutait dormir, et je dévissai les verrous.

Elle arriva vers minuit à son poste d’observation. Je la suivis aussitôt. En m’apercevant, elle voulut crier ; mais je lui fermai la bouche avec ma main et je me convainquis, sans trop d’efforts, que, si elle n’avait pas menti, Mme  de Jadelle devait être très bien faite.

Je pris même grand goût à cette constatation qui, d’ailleurs, poussée un peu loin, ne semblait plus déplaire à Césanne.

C’était, ma foi, un ravissant échantillon de la race bas-normande, forte et fine en même temps. Il lui manquait peut-être certaines délicatesses de soins qu’aurait méprisées Henri IV. Je les lui révélai bien vite, et comme j’adore les parfums, je lui fis cadeau, le soir même, d’un flacon de lavande ambrée.

Nous fûmes bientôt plus liés même que je n’aurais cru, presque amis. Elle devint une