Page:Maupassant - Le Rosier de Madame Husson.djvu/242

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reux d’elle, de supplanter mon client imaginaire, quand je me serais assuré que la dot n’était pas illusoire. Je lui parlai de ce client que je dépeignis comme un homme triste, très honorable, un peu malade.

Elle dit vivement : — Oh ! monsieur, j’aime les gens bien portants.

— Vous le verrez, d’ailleurs, mademoiselle, mais pas avant trois ou quatre jours, car il est parti hier pour l’Angleterre.

— Oh ! que c’est ennuyeux, dit-elle.

— Mon Dieu ! oui et non. Êtes-vous pressée de retourner chez vous ?

— Pas du tout.

— Eh bien, restez ici. Je m’efforcerai de vous faire passer le temps.

— Vous êtes trop aimable, monsieur.

— Vous êtes descendue à l’hôtel ?

Elle nomma le premier hôtel de Rouen.

— Eh bien, mademoiselle, voulez-vous permettre à votre futur… notaire de vous offrir à dîner, ce soir ?