Page:Maupassant - Le legs, paru dans Gil Blas, 23 septembre 1884.djvu/13

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derie, et elle dit en se mettant au travail :

— « Moi, je n’y tiens pas. C’est à toi de réfléchir. »

Il fut longtemps sans répondre, puis hésitant :

— « Voilà, il y aurait peut-être un moyen, c’est de me céder la moitié de l’héritage, par donation entre vifs. Nous n’avons pas d’enfants, tu le peux. De cette façon, ça fermera la bouche au monde. »

Elle demanda avec gravité : « Je ne vois pas trop comment ça lui fermera la bouche ? »

Il se fâcha brusquement : « Il faut que tu sois stupide. Nous dirons que nous avons hérité par moitié ; et ce sera vrai. Nous n’avons pas besoin d’expliquer que le testament était à son nom. »

Elle le regarda encore, d’un regard perçant : « Comme tu voudras, je suis prête. »

Alors, il se leva et se remit à marcher. Il paraissait hésiter de nouveau, bien que son visage fût radieux : « Non… peut-