Page:Maupassant - Le legs, paru dans Gil Blas, 23 septembre 1884.djvu/14

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être vaut-il mieux y renoncer tout à fait… c’est plus digne… pourtant… de cette façon on n’aurait rien à dire… Les gens les plus scrupuleux seraient forcés de s’incliner… Oui, ça arrange tout… »

Il s’arrêta devant sa femme : « Eh bien, si tu veux, Bichette, je vais retourner tout seul chez maître Lamaneur pour le consulter et lui expliquer la chose. Je lui dirai que tu as préféré ça, par convenance, pour qu’on ne puisse pas jaboter. Du moment que j’accepte la moitié de cet héritage, il est bien évident que je suis sûr de mon fait, que je suis au courant de la situation, que je la sais bien nette, bien honnête. C’est comme si je te disais :

« Accepte aussi, ma chère, puisque j’accepte, moi, ton mari. » Autrement, vrai, ça n’était pas digne. »

Madame Serbois prononça simplement : « Comme tu voudras. »

Il reprit, parlant maintenant avec abondance : « Oui, ça s’explique très facilement en partageant l’héritage. Nous hé-