Page:Maupassant - Les Sœurs Rondoli.djvu/113

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tour, et je me sentis un peu rassuré. Personne ne pouvait entrer, au moins.

Je m’assis encore et je réfléchis longtemps à mon aventure ; puis je me couchai, et je soufflai ma lumière.

Pendant quelques minutes, tout alla bien. Je restais sur le dos, assez paisiblement. Puis le besoin me vint de regarder dans ma chambre ; et je me mis sur le côté.

Mon feu n’avait plus que deux ou trois tisons rouges qui éclairaient juste les pieds du fauteuil ; et je crus revoir l’homme assis dessus.

J’enflammai une allumette d’un mouvement rapide. Je m’étais trompé et je ne voyais plus rien.

Je me levai, cependant, et j’allai cacher le fauteuil derrière mon lit.

Puis je refis l’obscurité et je tâchai de m’endormir. Je n’avais pas perdu connaissance depuis plus de cinq minutes, quand j’aperçus, en songe, et nettement comme dans la réalité, toute la scène de la soirée. Je me réveillai éperdument, et, ayant éclairé mon logis, je demeurai assis dans mon lit, sans oser même essayer de redormir.

Deux fois, cependant, le sommeil m’envahit, malgré