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les dimanches d’un bourgeois de paris

félicitaient ; et la maison leur fut ouverte. Ils virent tout, jusqu’à la cuisine élégante dont les murs et le plafond même, recouverts en faïence à dessins bleus, excitent l’étonnement des paysans.

— Comment avez-vous acheté cette demeure ? demanda le journaliste. Et le romancier raconta que, cherchant une bicoque à louer pour un été, il avait trouvé la petite maison, adossée à la nouvelle, qu’on voulait vendre quelques milliers de francs, une bagatelle, presque rien. Il acheta séance tenante.

— Mais tout ce que vous avez ajouté a dû vous coûter cher ensuite ?

L’écrivain sourit : — Oui, pas mal !

Et les deux hommes s’en allèrent.

Le journaliste, tenant le bras de Patissot, philosophait, d’une voix lente : « Tout général a son Waterloo, disait-il ; tout Balzac a ses Jardies, et tout artiste habitant la campagne a son cœur de propriétaire. »

Ils prirent le train à la station de Villaines, et, dans le wagon, Patissot jetait tout haut les noms de l’illustre peintre et du grand romancier, comme