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une triste histoire

en eut suffisamment mangé, j’apportai les restes d’un poulet, un pâté presque tout entier, une salade de pommes de terre, trois pots de crème, et du vin fin que j’avais mis de côté pour le lendemain. Ah ! monsieur, il faillit tomber à la renverse :

— Nom d’un petit bonhomme ! Quel garde-manger !…

Et je le bourre, monsieur, je le bourre ! Il ne résistait pas, d’ailleurs (on disait dans le pays qu’il aurait avalé un troupeau de bœufs).

Lorsqu’il eut tout dévoré, il était cinq heures du matin ! Je me sentais sur des charbons ardents. Je traînai encore une heure avec le café et toutes les rincettes ; mais il se leva, à la fin.

— Voyons ton logement, dit-il.

J’étais perdu, et je le suivis en songeant à me