Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/169

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un cabinet particulier d’un grand café ?

— C’est ça. Mais d’un grand café où tu sois connu, où tu aies déjà soupé… non… dîné… enfin tu sais… enfin… je voudrais… non, je n’oserai jamais dire ça ?

— Dis-le, ma chérie ; entre nous, qu’est-ce que ça fait ? Nous n’en sommes pas aux petits secrets.

— Non, je n’oserai pas.

— Voyons, ne fais pas l’innocente. Dis-le ?

— Eh bien… eh bien… je voudrais… je voudrais être prise pour ta maîtresse… na… et que les garçons, qui ne savent pas que tu es marié, me regardent comme ta maîtresse, et toi aussi… que tu me croies ta maîtresse, une heure, dans cet endroit-là, où tu dois avoir des souvenirs… Voilà !… Et je croirai moi-même que je suis ta maîtresse… Je commettrai une grosse faute… Je te tromperai… avec toi… Voilà !… C’est très vilain… Mais je voudrais… Ne me fais pas rougir… Je sens que je rougis… Tu ne te figures pas comme ça me… me… troublerait de dîner comme ça avec