Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/254

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Puis je me trouvai tout seul, et n’ayant absolument rien à faire, dans une longue rue de petite ville inconnue, bâtie au milieu de plaines interminables, je parcourus cette artère, j’examinai quelques pauvres magasins ; puis, comme il était quatre heures, je fus saisi par un de ces découragements qui rendent fous les plus énergiques.

Que faire ? Mon Dieu, que faire ? J’aurais payé cinq cents francs l’idée d’une distraction quelconque ! Me trouvant à sec d’inventions, je me décidai, tout simplement, à fumer un bon cigare et je cherchai le bureau de tabac. Je le reconnus bientôt à sa lanterne rouge, j’entrai. La marchande me tendit plusieurs boîtes au choix ; ayant regardé les cigares, que je jugeai détestables, je considérai, par hasard, la patronne.

C’était une femme de quarante-cinq ans environ, forte et grisonnante. Elle avait une figure grasse, respectable, en qui il me sembla trouver quelque chose de familier. Pourtant je ne connaissais point cette dame ? Non,