Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/255

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je ne la connaissais pas assurément ? Mais ne se pouvait-il faire que je l’eusse rencontrée ? Oui, c’était possible ! Ce visage-là devait être une connaissance de mon œil, une vieille connaissance perdue de vue, et changée, engraissée énormément sans doute ?

Je murmurai :

— Excusez-moi, madame, de vous examiner ainsi, mais il me semble que je vous connais depuis longtemps.

Elle répondit en rougissant :

— C’est drôle… Moi aussi.

Je poussai un cri : — Ah ! Ça ira !

Elle leva ses deux mains avec un désespoir comique, épouvantée de ce mot et balbutiant :

— Oh ! oh ! Si on vous entendait… Puis soudain elle s’écria à son tour : — Tiens, c’est toi, Georges ! Puis elle regarda avec frayeur si on ne l’avait point écoutée. Mais nous étions seuls, bien seuls !

« Ça ira. » Comment avais-je pu reconnaître « Ça ira », la pauvre Ça ira, la maigre