Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/322

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Et quand il se mit en route avec Jean pour la promenade du dimanche, il avait l’air tout drôle, tout remué, tout changé. Kerderen ne comprenait pas, mais il soupçonnait vaguement quelque chose, sans deviner ce que ça pouvait être.

Ils ne dirent pas un mot jusqu’à leur place habituelle, dont ils avaient usé l’herbe à force de s’asseoir au même endroit ; et ils déjeunèrent lentement. Ils n’avaient faim ni l’un ni l’autre.

Bientôt la fille apparut. Ils la regardaient venir comme ils faisaient tous les dimanches. Quand elle fut tout près, Luc se leva et fit deux pas. Elle posa son seau par terre, et l’embrassa. Elle l’embrassa fougueusement, en lui jetant ses bras au cou, sans s’occuper de Jean, sans songer qu’il était là, sans le voir.

Et il demeurait éperdu, lui, le pauvre Jean, si éperdu qu’il ne comprenait pas, l’âme bouleversée, le cœur crevé, sans se rendre compte encore.