Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/87

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Il allait, le cœur battant, les sentant derrière lui maintenant, et il se répétait : « Allons, c’est le moment : de l’audace, de l’audace ! C’est le moment. »

Il se retourna. Ils s’étaient assis, tous les trois, sur l’herbe, au pied d’un gros arbre ; et ils causaient toujours.

Alors il se décida, et il revint à pas rapides. S’étant arrêté devant eux, debout au milieu du chemin, il balbutia d’une voix brève, d’une voix cassée par l’émotion :

— C’est moi ! Me voici ! Vous ne m’attendiez pas ?

Tous trois examinaient cet homme qui leur semblait fou.

Il reprit :

— On dirait que vous ne m’avez pas reconnu. Regardez-moi donc ! Je suis Parent, Henri Parent. Hein, vous ne m’attendiez pas ? Vous pensiez que c’était fini, bien fini, que vous ne me verriez plus jamais, jamais. Ah ! mais non, me voilà revenu. Nous allons nous expliquer, maintenant.