Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/86

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portait son chapeau sur l’oreille. Parent, aussitôt, les suivit.

Ils firent d’abord un tour sur la terrasse et admirèrent le paysage avec placidité, comme admirent les gens repus ; puis ils entrèrent dans la forêt.

Parent se frottait les mains, et les suivait toujours, de loin, en se cachant pour ne point éveiller trop tôt leur attention.

Ils allaient à petits pas, prenant un bain de verdure et d’air tiède. Henriette s’appuyait au bras de Limousin et marchait, droite, à son côté, en épouse sûre et fière d’elle. Georges abattait des feuilles avec sa badine, et franchissait parfois les fossés de la route, d’un saut léger de jeune cheval ardent prêt à s’emporter dans le feuillage.

Parent, peu à peu, se rapprochait, haletant d’émotion et de fatigue ; car il ne marchait plus jamais. Bientôt il les rejoignit, mais une peur l’avait saisi, une peur confuse, inexplicable, et il les devança, pour revenir sur eux et les aborder en face.