Page:Maupassant - Mont-Oriol, éd. Conard, 1910.djvu/188

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dépenses de la Société s’élèveraient, d’un seul coup, à un million.

Mais l’Auvergnat avait répliqué qu’il entendait bénéficier de la plus-value énorme donnée à ses biens par la création même de l’établissement et des hôtels, et toucher les intérêts sur le pied de la valeur acquise et non de la valeur passée.

Andermatt avait dû lui représenter alors que les risques doivent être proportionnels aux gains possibles, et le terroriser par la peur de la perte.

On s’était donc arrêté à ceci. Le père Oriol apportait à la Société tous les terrains s’étendant aux bords du ruisseau, c’est-à-dire tous ceux où il paraissait possible de trouver de l’eau minérale, plus le sommet de la butte pour y créer un casino et un hôtel, et quelques vignes en pente qui devaient être divisées par lots et offertes aux principaux médecins de Paris.

Le paysan, pour cet apport, évalué à deux cent cinquante mille francs, c’est-à-dire à quatre fois sa valeur environ, participerait pour un quart aux bénéfices de la Société. Comme il gardait dix fois plus de terrain qu’il n’en donnait, autour du futur établissement, il était sûr, en cas de succès, de réaliser une fortune en vendant avec discernement