Page:Maupassant - Mont-Oriol, éd. Conard, 1910.djvu/205

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rut aussitôt avec Colosse. Ils semblaient inquiets, méfiants, comme le sont toujours des paysans qui vont signer. Le docteur Latonne vint le dernier. Il avait fait la paix avec Andermatt par une soumission complète précédée d’excuses habilement tournées et suivies d’offres de services sans réticences et sans restrictions.

Alors le banquier, sentant qu’il le tenait, lui avait promis la place enviée de médecin inspecteur du nouvel établissement.

Quand tout le monde fut entré, un grand silence régna.

Le notaire prit la parole :

— Messieurs, asseyez-vous.

Il prononça encore quelques mots que personne n’entendit dans le mouvement des sièges.

Andermatt enleva une chaise et la plaça en face de son armée, afin d’avoir l’œil sur tout son monde, puis il dit, quand on fut assis :

— Messieurs, je n’ai pas besoin de vous donner des explications sur le motif qui nous réunit. Nous allons d’abord constituer la Société nouvelle dont vous voulez bien être actionnaires. Je dois cependant vous faire part de quelques détails qui nous ont causé un peu d’embarras. J’ai dû, avant de rien en-