toujours à genoux, mais l’étreignant à présent de ses deux bras, elle demanda :
— Qu’as-tu donc, ce soir ?
Il répondit :
— Liane, je vais te perdre !
Elle enfonça tous ses doigts dans les cheveux épais de son ami et, se penchant, lui renversa le front pour lui baiser les yeux.
— Pourquoi me perdre ? dit-elle, souriante, confiante.
— Puisque nous allons nous séparer demain.
— Nous séparer ? Pour si peu de temps, chéri.
— Sait-on jamais ? Nous ne retrouverons point les jours passés ici.
— Nous en aurons d’autres qui seront aussi beaux.
Elle le releva, l’entraîna sous l’arbre où il l’avait attendue, le fit asseoir auprès d’elle, plus bas, pour avoir toujours la main dans ses cheveux, et elle lui parla sérieusement, en femme réfléchie, ardente et déterminée qui aime, qui a tout prévu déjà, qui sait, d’instinct, ce qu’il faut faire, qui est résolue à tout.
— Écoute, mon chéri, je suis très libre, à Paris. William ne s’occupe jamais de moi. Ses affaires lui suffisent. Donc, puisque tu n’es pas marié, j’irai te voir. J’irai te voir tous