Page:Maupassant - Mont-Oriol, éd. Conard, 1910.djvu/252

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— Je vais boire un verre d’eau, dit-il.

Paul et Gontran l’accompagnèrent et redescendirent la colline. En arrivant à l’établissement ils aperçurent le père Clovis qui y pénétrait, soutenu par les deux Oriol, suivi par Andermatt et par le docteur, et faisant, à chaque traînée de ses jambes sur le sol, des contorsions de souffrance.

— Entrons, dit Gontran, ce sera drôle.

On assit l’impotent sur un fauteuil, puis Andermatt lui dit :

— Voici mes propositions, vieux filou que vous êtes. Vous allez vous guérir immédiatement en prenant deux bains chaque jour. Et vous aurez deux cents francs aussitôt que vous marcherez…

Le paralytique se mit à gémir :

— Mes jambos, ch’est du fer, mon brave monchieu.

Andermatt le fit taire et reprit :

— Écoutez donc… Et vous aurez encore deux cents francs tous les ans, jusqu’à votre mort… vous entendez… jusqu’à votre mort si vous continuez à éprouver l’effet salutaire de nos eaux.

Le vieux resta perplexe. La guérison continue contrariait toutes ses dispositions d’existence.

Il demanda en hésitant :