Page:Maupassant - Mont-Oriol, éd. Conard, 1910.djvu/273

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tout de suite remarquer par son excessive dévotion.

Presque tous les matins, entre deux visites, il entrait quelques minutes à l’église, et presque tous les dimanches il recevait la communion. Le curé, bientôt, lui fit avoir quelques malades, de vieilles filles, de pauvres gens qu’il soignait gratuitement, des dames pieuses qui demandaient conseil à leur directeur avant d’appeler un homme de science dont elles désiraient avant tout connaître les sentiments, la réserve et la pudeur professionnelles.

Puis un jour on annonça la venue de la princesse de Maldebourg, vieille Altesse Allemande, catholique très fervente, qui appela, le soir même de son arrivée, le docteur Black auprès d’elle, sur la recommandation d’un cardinal romain.

De ce moment il fut à la mode. Il était de bon goût, de bon ton, de grand chic de se faire soigner par lui. C’était le seul médecin comme il faut, disait-on, le seul en qui une femme pût avoir entièrement confiance.

Et l’on vit courir d’un hôtel à l’autre, du matin au soir, ce petit homme à tête de bouledogue qui parlait bas, toujours, dans tous les coins, avec tout le monde. Il semblait avoir des secrets importants à confier ou à recevoir