Page:Maupassant - Mont-Oriol, éd. Conard, 1910.djvu/97

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mais ne devant avoir son effet que si les sondages consécutifs donnent les résultats espérés.

Le père Oriol devint inquiet. Il ne comprenait pas. Andermatt alors lui expliqua l’insuffisance d’une seule source et lui démontra qu’il ne pourrait acheter réellement que s’il en trouvait d’autres. Mais il ne les pourrait chercher, ces autres sources, qu’après la signature d’une promesse de vente.

Les deux paysans parurent aussitôt convaincus que leurs champs contenaient autant de sources que de pieds de vignes. Il suffisait de creuser, on verrait, on verrait.

Andermatt dit simplement :

— Oui, on verra.

Mais le père Oriol trempa sa main dans l’eau et déclara :

— Fouchtra, elle est chaude à cuire un œuf, bien plus chaude que chelle à Bonnefille.

Latonne à son tour y mouilla son doigt et reconnut que c’était possible.

Le paysan continua :

— Et puis elle a plus de goût et du meilleur goût ; elle ne chent pas faux, comme l’autre. Oh ! chelle-là, moi j’en réponds, qu’elle est bonne ! J’les connais les eaux du pays, d’puis chinquante ans que j’les r’garde