Page:Maupassant - Mont-Oriol, 1887.djvu/235

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par celui-là. Je ne parle pas des innombrables produits vénéneux tirés des minéraux ou des végétaux que la chimie nous procure. Tout cela agit, il est vrai, mais personne ne sait comment. Quelquefois ça réussit, et quelquefois ça tue.

Et, avec beaucoup de verve, il indiquait l’impossibilité d’une certitude, l’absence de toute base scientifique tant que la chimie organique, la chimie biologique ne serait pas devenue le point de départ d’une médecine nouvelle. Il racontait des anecdotes, des erreurs monstrueuses des plus grands médecins, prouvait l’insanité et la fausseté de leur prétendue science.

— Faites fonctionner le corps, disait-il, faites fonctionner la peau, les muscles, tous les organes et surtout l’estomac, qui est le père nourricier de la machine entière, son régulateur et son magasin de vie.

Il affirmait qu’à son gré, rien que par le régime il pouvait rendre les gens gais ou tristes, capables de travaux physiques ou de travaux intellectuels, selon la nature de l’alimentation qu’il leur imposait. Il pouvait même agir sur les facultés cérébrales, sur la mémoire, sur l’imagination, sur toutes les manifestations de l’intelligence. Et il terminait, en plaisantant, par ces mots :

— Moi, je soigne par le massage et le curaçao.

Il disait merveille du massage et parlait, comme d’un dieu, du hollandais Hamstrang, qui accomplissait des miracles. Puis, montrant ses mains fines et blanches :